En ce début d’hiver, la presse s’est faite l’écho de plusieurs projets de liaison vers ou entre stations de ski. Le manque de plus en plus criant de neige, des saisons de plus en plus courtes, des stations en déficit chronique malgré des forfaits de plus en plus chers n’empêchent pas nos élus de multiplier les investissements à plusieurs millions d’euros subventionnés en grande partie avec de l’argent public. Si la grande majorité de la population ne pratique pas le ski, souvent pour des raisons financières, elle n’en apprécie pas moins de profiter aussi de la beauté de nos montagnes mais plutôt en été. Or, comme l’ont montré la tentative de péage sur la route des lacs du Néouvielle et la multiplication des accès payants, on nous explique qu’aménager un parking (le plus souvent mettre des WC secs !) coûte tellement d’argent qu’il faut absolument faire payer les usagers.
Et pourtant quelle commune mesure entre ces installations et les millions d’euros avalés par les stations de ski ou le goudronnage des derniers kilomètres du col du Portet pour une étape du Tour de France ? La différence est tellement énorme que le discours justificatif des accès payants n’en est que plus ridicule.
En ces temps agités où une large partie de la population réclame davantage de démocratie, de transparence dans les choix, de débat, de services publics face à la marchandisation effrénée de tout et n’importe quoi, l’ALIPY ne peut que s’étonner du silence absolu de tous les élus du SIVU Aure- Néouvielle pourtant contactés individuellement par courrier à seule fin d’avoir des informations. Nous ne doutons pas que l’idée d’un accès payant aux lacs du Néouvielle qui viennent d’être classés « Grand site d’Occitanie » pour attirer encore plus de monde n’est pas abandonnée. Avec le pont d’Espagne à Cauterets, les cirques de Gavarnie et Troumouse, la Gourgue d’Asque, ils contribueront à faire des Hautes-Pyrénées le seul département où il
faudra bourse délier pour profiter du patrimoine naturel montagnard malgré des subventions publiques.
Face aux « gilets jaunes », nous avons pu entendre des élus locaux se présenter en garants de la démocratie et réclamer plus de services publics. Justement, n’est-il pas possible de considérer l’accès à la montagne estivale comme un service public et trouver quelques milliers d’euros pour l’aménagement à minima de parkings, quand on sait en dépenser des millions pour le ski ? Le tourisme estival n’apporte-t-il pas de retombées pour le département ?
Devant le silence, voire l’arrogance de certains décideurs des Hautes-Pyrénées, l’ALIPY restera vigilante et réitère son souhait de participation à toute discussion sérieuse sur ces projets.
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